vendredi 7 mars 2008

ANDRE


Il s’appelle André. C’est un ange. Il vient me chercher, chaque soir, à la porte du sommeil. En fait, il est peut-être simplement un passeur, un gardien du sommeil, je ne sais pas, je ne lui ai jamais demandé. Nous parlons peu, c’est vrai.
Chaque soir, quand ma tête se pose sur le frais oreiller, quand mes yeux se ferment, il est là, de lui-même. Je ne saurais pas vraiment dire à quoi il ressemble, son visage est brouillé, ses contours flous. Et lorsque je crois avoir enfin gravé ses traits dans ma mémoire, il m’est impossible de m’en souvenir le matin… Il se tient devant moi, me tend une main amie et, dans un froufrou d’ailes, nous partons.
La plupart du temps, nous nous réfugions un moment chez lui. Nous passons un moment sur le tapis, devant un grand feu de cheminée, même l’été lorsqu’on meurt de chaud et, étrangement, on n’a jamais trop chaud. Puis, lorsque nous sommes lassés, il m’emmène dans de grandes promenades.
Invariablement, nos balades débutent sur un chemin bordé de pommiers aux fruits rouges et lustrés. Puis nous passons une grande grille toujours ouverte. Ensuite, c’est l’aventure. André a beaucoup d’imagination. Une fois, il m’a confié des ailes de papillon et nous sommes allés voler au dessus de champs de nuages aux couleurs de barbapapa. Quelquefois, nous longeons le bord de mer pour regarder le soleil se noyer dans les vagues. Il y a eu cette fois aussi où il m’a fait visiter un joli petit village de carte postale où tout n’était que quiétude et paix. Mais le plus souvent, il m’accompagne dans une clairière merveilleuse que j’aime particulièrement. En son centre, on y trouve un lit niché au creux de quatre gros arbres courbés aux branches pleureuses. J’aime bien m’y endormir en observant le ballet féérique des lucioles et des étoiles entre les ramures protectrices. Ca sent le foin et la rosée, il n’y a pas de plus doux berceau.
Ce qui m’ennuie, c’est que je m’endors toujours avant le retour. Pas moyen de le remercier pour tant de rêve. Et je me réveille tous les matins dans mon lit après ma nuit de songes fous. Mais même si j’oublie tout pendant la journée, je sais que la nuit qui vient, la même magie s’opèrera.
Je ne sais pas vraiment comment il se nomme. Je l’ai appelé André car cela veut dire « l’homme » or, le fait qu’il ait l’apparence d’un homme est à peu près tout ce que je sais de lui… C’était une raison suffisante pour le baptiser ainsi.
Cette nuit, je compte bien me promener en forêt. Je suis certaine qu’il n’y verra pas d’objection… Cette fois, je penserai à bien observer son visage pour ne pas l’oublier et je lui demanderai quel est son véritable nom. Je ne serais pas étonnée s’il me disait que les Mortels l’appellent Morphée…

3 commentaires:

Unknown a dit…

Encore une plongée dans ton monde merveilleux...
Une vision tendre que l'on zappe dans la réalité. On voudrait se souvenir de l'essentiel, mais le matin efface les résolutions nocturnes. Demain, j'y penserai...

Unknown a dit…

Comme il est doux de s'en aller au pays d'André une fois que l'on a lu ton récit. J'adore, de plus une méthode perso pour bien dormir : se coucher avec le sourire et de belles pensées... Et la romantique que je suis ne s'endort jamais sans penser à son adorable chéri. Gros bisous et à bientôt.

Anonyme a dit…

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