mercredi 29 août 2007

QUESTIO-MIAM


Bon, en effet, Faffwah, mon jeune blog n'a jamais vu ça mais comme je ne me la pète pas Mme de Sévigné et que mon blog n'a pas non plus vocation prétentieuse de salon littéraire, à mon tour de jouer le jeu!

1/Les cinq choses que j'achète à chaque fois que je fais les courses.

- Des fruits et des légumes. C'est incontournable! Je fais mon marché avec panier ou cabas tous les mardis matins dans Montfrinbourg. Je me fais un point d'honneur à cuisiner équilibré alors, on se nourrit beaucoup des produits de saison de la région, c'est aussi bon pour la planète!

- des "fondamentaux" : farine, levure, sucre, oeuf, beurre, crème fraîche, lait. Je cuisine beaucoup, j'y passe des après-midis entiers et je fais également mon propre pain, mes propres pâtes. Forcément, les fondamentaux sont des habitués de mon chariot! En fait, rien que ça, ça fait déjà 7 articles mais bon...

- du café. Marinounet en boit beaucoup. Moi, moins, je suis plus thé.

- du fromage. De l'emmenthal, du fromage de chèvre, de la tomme des pyrénées... Moi, je l'aime plutôt cuisiné mais il y en a toujours toujours à la maison.

- boîtes, croquettes et litière... Impossible de faire sans. Je pense que Kréma, Léo et Eden me mangeraient!! lol

2/ Les cinq choses que j'achète de temps en temps.

- Des plats tout prêts. J'aime pas trop, c'est pas notre truc. Mais ça aide bien après une journée de travail trop remplie ou les jours de grosse flemme. Même les purées, on les fait maison!

- Des chips et biscuits apéritif. Forcément, vu ce qu'on mange, c'est pas pour précéder le repas équilibré de ce genre de trucs! Mais faut avouer que c'est super bon...

- Du poisson frais. C'est excellent mais c'est vite hors de prix. Je l'achète surgelé...

- Du chocolat. Il n'y en a pas toujours à la maison parce qu'il disparaît mystérieusement en quelques jours (heures!)

- Des plats chinois. Marinounet en raffole.

3/ Les cinq choses que je n'achèterai jamais.

- Des produits détergents qui ne sont pas labellisés bio/écologiques. C'est une de nos croisades.

- Des bonbons. Je n'aime pas le sucré.

- Des bananes. Je les déteste et mon estomac aussi! Exit!

- De la viande de cheval. Autant essayer de me faire manger mes chats!

- Du pain... Eh eh, le mien est bien meilleur et vu l'inflation prévue, bien moins cher!!

- Je sais, je triche, mais j'en ajoute un parce que ça me taraude : l'eau de javel! (à la limite, il y en a chez moi depuis que Belle-Maman en a acheté pour rendre blanc du linge, et j'avoue que là, c'est efficace!) Vous savez : la super invention qui tue tous les microbes que c'est tellement trop bien que maintenant, le corps s'est déshabitué aux bactéries et réagit par moultes allergies! Ben oui, c'est sa faute et la faute à tous les détergents surpuissants qui bousillent tout et nous d'abord. Je suis pas du genre à vivre dans la crasse mais sérieusement, il ya d'autres moyens d'en venir à bout. Mon blog est littéraire mais on m'a tendu la perche, je suis une écolo, une vraie et le pire, c'est que ça s'arrange pas d'année en année...

Voilà! J'envoie la balle maintenant à Richard et Simplement Moi qui vont se régaler de répondre!! (hein, pas vrai, les copains??)

vendredi 24 août 2007



BLANCHE ET BAPTISTE


Blanche et Baptiste s'aimaient. Profondément. Infiniment. Ainsi, le jour de leur mariage avait été marqué par la liesse de tous les villageois. Les deux jeunes gens étaient bons et respectueux. Leur petite maison résonnait des éclats de rire de Blanche et des chants de Baptiste. Ils étaient de bons voisins, honoraient les esprits sylvestres, les êtres de l'eau, préférant se passer d'un stère de bois ou d'un broc d'eau plutôt que de déranger dans son sommeil une sylvide ou une dryade.

Hélas, le malheur frappe les yeux fermés les esseulés comme les bien-aimés : Blanche fut terrassée par le mal du vent de l'ouest.

Plein de chagrin, Baptiste porta sa Blanche dans leur lit, frêle oiseau aux cheveux pâles. Il la veilla nuit et jour, la confia aux soins des docteurs et des enchanteurs et quand ceux-ci lui dirent qu'il n'y avait plus d'espoir, il courut par la forêt supplier les sylvestres, les célestes et les autres de leur venir en aide. Mais personne ne lui répondit. Les esprits ne le méprisaient pas, non, bien au contraire, ils étaient émus de voir cet homme éperdu les prier de sauver son amour, mais ils n'avaient pas le don de vie ou de mort.

Baptiste aurait pu laisser son coeur aux herbes folles de la colère, de la révolte. Ce ne fut pas le cas. Accablé, il retourna à sa chaumière. Il ne quitta plus un instant son aimée et il lui tenait la main quand sa dernière lueur de vie fut emportée par l'oiseau du matin. Il ferma alors les yeux de toutes ses forces pour graver le dernier regard gris de brume qu'elle lui avait offert...

Il sortit.

Tous les villageois s'étaient massés autour de la maisonnette, attristés ou désolés. Mais foudroyé de douleur, Baptiste ne les vit pas. Il s'avança parmi eux tel un automate et, à la stupéfaction générale, il s'enfonça dans la forêt.

Une fois seul dans une petite clairière, il laissa éclater sa peine sous le regard consterné du peuple féerique. Alors, une sylvide eut pitié de Baptiste et s'approcha de lui. elle secoua un peu les brindilles de ses cheveux avant de poser une main d'écorce palpitante sur l'épaule de l'homme. Et, sans se soucier de l'air stupéfait de Baptiste, elle prit la parole et sa voix parlait le langage des oiseaux :

- "Homme, nous sommes bien tristes pour toi. Nous ne pouvions rien contre le mal du vent de l'ouest. Mais pare ta femme de sa plus belle robe et nous ferons en sorte qu'elle ait le plus beau lit d'éternité. Ainsi, elle ne sera pas oubliée..."

Baptiste fixa un moment les yeux de nuit de la sylvide, pressa sa main d'écorce dans la sienne pour lui dire sa reconnaissance et il s'exécuta. Il rentra au village où tous l'attendaient. Il revêtit Blanche de la blanche robe de leurs noces, sans un mot d'explication, la prit dans ses bras et l'emporta dans la forêt, suivi des villageois qui pensaient qu'il avait perdu la tête. Il déposa le corps de sa bien-aimée sur le sol épineux de la clairière et fit un pas en arrière.

Des murmures s'élevèrent de la foule des villageois : devant eux s'avançaient sylvides, dryades, elfes, lutins, fées et toutes sortes d'êtres qu'il aurait été difficile de nommer. Ils firent cercle autour de Blanche et se mirent à psalmodier des mots incompréhensibles. Blanche s'éleva dans les airs et s'immobilisa un instant. Une dryade invita Baptiste à l'embrasser une dernière fois. Puis son corps devint clair comme le cristal, se désagrégea en une myriade de lucioles qui se propulsèrent dans le ciel de la nuit en une pluie de minuscules étoiles. Quand tout fut fait, une dryade pointa du doigt un point étincelant dans le ciel : les Féeriques avaient fait de Blanche la plus lumineuse étoile du ciel...

L'histoire aurait pu s'achever là. Mais l'amour infini va bien au delà... Toutes les nuits, Baptiste venait s'asseoir dans la clairière de Blanche. Chaque nuit de sa vie, Baptiste contempla l'étoile de sa Blanche tant aimée. Le jour, il était toujours aussi bienveillant, sage et travailleur. Mais en perdant sa Blanche, il avait perdu le goût paisible du sommeil, et il lui réservait les heures solitaires de ses nuits.

Les sylvides l'observaient, ressentant dans leur coeur sans âge les meurtrissures de son propre coeur.

Au crépuscule de sa vie, il vint les trouver dans la forêt. Il leur dit qu'il avait bien oeuvré tout au long de sa vie, qu'il était bien fatigué et qu'il sentait bien qu'il avait fait son temps. Puis il leur demanda si, à présent, il pouvait rejoindre sa bien-aimée. Les Invisibles se consultèrent mais eurent tôt fait d'être d'accord. Alors, dans un soupir, le sourire aux lèvres, Baptiste s'allongea sur le sol chargé d'humus et s'abandonna enfin aux délices du sommeil, sans convoquer le réveil.
A nouveau, le peuple de la forêt fit cercle. A nouveau, il psalmodia des paroles étranges et Baptiste s'éleva dans les airs avant que son corps ne s'efface et qu'une myriade d'étincelles ne s'envole dans la nuit. Une dryade leva la tête en souriant : une étoile iridescente vint rejoindre l'étoile de Blanche qui l'attendait, solitaire, dans son coin de ciel. Quand les deux astres furent réunis, ils ne formèrent plus qu'une seule étoile aux contours nacrés qui se détacha du ciel et fusa dans l'air figé.

On dit que voir une étoile filante permet de faire un voeu. C'est que les étoiles filantes sont un souvenir vivace de Blanche et Baptiste que le peuple de la forêt nous offre, une trace fugace d'un amour infini. Si vous en apercevez une, n'hésitez pas, faites un voeu...

jeudi 23 août 2007

PASSE-VELOURS



Près de la cheminée, les pattes en manchon,
Rêvant et méditant, sujet de porcelaine,
Il compose le temps, son petit barbichon
Trempé dans le feu blanc de son coussin de laine.


Dans ses yeux, on peut voir des moires de diamants,
Des cratères de lune et des soies de secrets.
Il murmure sans fin son bel canto dormant,
Indifférent au monde et aux bruits indiscrets.


Si la main le caresse, son manteau de satin
Se déploie, se détend et son abord hautain
Se froisse élégamment. Puis l'étoffe feutrée


Frôle, effleure et s'échappe avant de s'élancer.
Insaisissable et doux, il semble nous tancer.
Altier, le chat chaloupe en sa livrée lustrée.